Proportion d’Autochtones ayant déclaré connaître une langue autochtone par groupe autochtone, Canada, Recensement de 1996, Recensement de 2006, Enquête nationale auprès des ménages de 2011, Recensement de 2016

Nota :
1. Ne comprend pas les données du recensement pour une ou plusieurs réserves indiennes ou établissements indiens partiellement dénombrés.
2. La population autochtone totale se compose de personnes s’identifiant selon une ou plusieurs des trois identités autochtones (Première Nation, Inuit, Métis) ou ayant déclaré être un Indien inscrit ou un Indien visé par un traité ou ayant déclaré faire partie d’une bande.
3. En 1996, 2006, 2011, on a exclu de ces dénombrements tous les répondants ayant déclaré plus d’une identité autochtone et ceux qui ont déclaré faire partie d’une bande sans identité autochtone et sans statut d’Indien inscrit. Toutefois, le nombre de personnes comprises dans ces deux groupes ayant déclaré une connaissance des langues autochtones est restreint. Les données de 2016 comprennent la connaissance d’une seule ou de plusieurs langues autochtones.
4. La population d’Indiens inscrits se compose de personnes ayant déclaré être un Indien inscrit ou un Indien visé par un traité.
5. La population d’Indiens non inscrits se compose de personnes s’étant identifiées comme membres d’une Première Nation (réponse unique) et ayant répondu par la négative quant au statut d’Indien inscrit ou visé par un traité.
6. La population métisse se compose de personnes s’étant identifiées comme Métis (réponse unique) et ayant répondu par la négative quant au statut d’Indien inscrit ou visé par un traité.
7. La population inuite se compose de personnes s’étant identifiées comme Inuit (réponse unique) et ayant répondu par la négative quant au statut d’Inuit inscrit ou visé par un traité.
8. La population non autochtone se compose de personnes n’ayant déclaré aucun groupe d’identité autochtone (Première Nation, Inuit ou Métis) ou n’ayant pas déclaré être un Indien inscrit ou un Indien visé par un traité ni faire partie d’une bande.

Source : Graphique de l’ICSI créé à l’aide des données adaptées de Statistique Canada, Recensements de la population de 1996 à 2006, de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011 et des tableaux de Statistique Canada et d’AADNC, https://www.aadnc-aandc.gc.ca/fra/1377004468898/1377004550980 — (consulté le 24 octobre 2017) et Statistique Canada, Recensement de 2016, produit no 98-400-X2016160 au catalogue. http://www12.statcan.gc.ca/census-recensement/2016/dp-pd/dt-td/Rp-fra.cfm?TABID=2&LANG=F&A=R&APATH=3&DETAIL=0&DIM=0&FL=A&FREE=0&GC=01&GL=-1&GID=1341679&GK=1&GRP=1&O=D&PID=110449&PRID=10&PTYPE=109445&S=0&SHOWALL=0&SUB=0&Temporal=2017&THEME=122&VID=0&VNAMEE=&VNAMEF=&D1=5&D2=0&D3=0&D4=0&D5=0&D6=0 – (consulté le 30 octobre 2017).

Si le nombre d’Autochtones ayant une connaissance d’une langue autochtone a augmenté depuis 1996, la proportion a diminue de façon constante depuis 1996. En 1996, la proportion était de 29,3 %. En 2006, elle était passée à 21,5 % et à 17,2 % en 2011. En 2016, elle s’élevait à 15,6 %.

Ce déclin s’explique peut-être par le nombre croissant de personnes qui s’identifient comme Autochtone.

En 2016, 27 % de la population d’Indiens inscrits avait une connaissance d’une langue autochtone, alors que cette proportion était de 32,2 % en 2006 et de 37,7 %, en 1996.

Parmi la population d’Indiens non inscrits, 1,9 % a déclaré connaître une langue autochtone en 2016, alors que cette proportion atteignait environ 3 % en 2006 et 7,1 % en 1996.

En 2016, 64 % des Inuits ont déclaré connaître une langue autochtone, alors que cette proportion atteignait environ 70,9 % en 2006 et 73,5 % en 1996.

En 2016, 1,7 % des Métis a déclaré parler une langue autochtone, alors que cette proportion atteignait environ 3,3 % en 2006 et 8,2 % en 1996.

Signification

La langue est intrinsèquement liée au développement d’une solide identité culturelle, tant sur le plan individuel que sur le plan collectif. Pour favoriser la santé mentale et le bien être1 de l’enfant, il est important de faire naître en lui un sentiment d’appartenance et une estime de soi, comme fondements de la résilience personnelle qui contribue au développement de collectivités fortes et résistantes. Au Canada, les lois coloniales qui avaient pour objectif l’assimilation des peuples autochtones et leur intégration au sein de la société dominante ont menacé la survie des langues autochtones. Entre 50 et 70 des quelque 450 langues et dialectes autochtones des 11 familles linguistiques sont toujours parlés au Canada et on prévoit que seulement trois (le cri, l’inuktitut et l’ojibwé) demeureront florissantes et en usage dans les collectivités autochtones2. La préservation et la revitalisation de la langue doivent commencer dès le plus jeune âge; « si les enfants d’une collectivité n’apprennent pas la langue de leur collectivité, cette langue finira par disparaître2. »

1V. Galley, S. Gessner, T. Herbert, K. T. Thompson et L. W. Williams, « Indigenous languages recognition, preservation and revitalization: A report on the national dialogue session on Indigenous languages », Victoria, C. B. : First Peoples’ Cultural Council, (2016). Document consulté le 12 septembre 2017, de : http://www.fpcc.ca/files/PDF/General/FPCC__National_Dialogue_Session_Report_Final.pdf
2O. McIvor, Building the nests: Indigenous language revitalization in Canada through early childhood immersion programs, mémoires non publiés, School of Child and Youth Care, Université de Victoria, Victoria, C.-B., 2005. https://dspace.library.uvic.ca:8443/handle/1828/686