Santé et développement de la petite enfance : Synthèse des résultats en santé

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L’obésité prend de l’ampleur au Canada. En 2004, 25 % des garçons de 2 à 5 ans avaient un surpoids et 12 % étaient obèses. Chez les filles, 22 % avaient un surpoids et 9 % étaient obèses. L’activité physique est un excellent facteur de protection contre l’obésité. Entre 2009 et 2013, environ les trois quarts des enfants de 3 et 4 ans et seulement 30 % des enfants de 5 ans respectaient les recommandations quant à l’activité physique quotidienne. Moins d’enfants en surpoids ou obèses respectaient ces recommandations que ceux ayant un poids santé. Seulement 22 % des enfants de 3 et 4 ans et les trois quarts des enfants de 5 ans respectaient les recommandations quant au temps passé devant un écran. Les enfants de ménages où le niveau de scolarité des parents était plus faible étaient moins susceptibles de respecter ces directives que ceux de ménages à niveau de scolarité plus élevé.

Selon les meilleures estimations de la Base de données épidémiologique nationale pour l’étude de l’autisme, 1 enfant de 6 à 9 ans sur 94 est atteint du trouble du spectre de l’autisme. Les données recueillies par la Base de données depuis 2003 laissent entendre que la prévalence de l’autisme est en hausse. Cette hausse peut s’expliquer en partie par le fait que plus d’enfants atteints d’un trouble du spectre de l’autisme sont identifiés.

Santé mentale
C’est souvent durant la petite enfance que se forge la santé mentale d’une personne. Les problèmes de santé mentale prennent souvent naissance dans les premières années de développement de l’enfant et peuvent l’empêcher d’atteindre son plein potentiel. Un enfant souffrant très jeune de problèmes de santé mentale risque de devoir composer avec cette réalité toute sa vie, affectant par le fait même sa santé, son bonheur et sa productivité.
Selon des données d’études, en 2010-2011, 7 % des enfants de 2 à 5 ans avaient obtenu un score élevé pour les problèmes émotifs et l’anxiété – une hausse par rapport à 2002 2003 (6 %) – et 6 % un score élevé pour l’hyperactivité et la distraction – une baisse par rapport à 2002-2003 (8 %). L’incidence de ces problèmes affectifs et comportementaux varie entre les provinces. Les enfants vivant en milieu urbain, les enfants appartenant à une minorité visible, les enfants issus de l’immigration récente et les enfants provenant d’un ménage à faible revenu étaient tous plus susceptibles d’obtenir un score élevé pour les problèmes émotifs et l’anxiété.

C’est souvent durant la petite enfance que se forgent la santé et le bien-être d’une personne. Et si la plupart des nourrissons et des jeunes enfants du Canada sont en bonne santé, certains indicateurs donnent lieu de s’inquiéter.

Grossesse/Accouchement – mères
Au Canada, les femmes de plus de 35 ans sont plus nombreuses que jamais à tomber enceintes, et leur expérience de la grossesse et de l’accouchement est différente de celle des mères plus jeunes. Les femmes devenant mères à 35 ans ou plus, sont plus susceptibles davoir un problème de santé chronique avant leur grossesse ou d’accoucher par césarienne. Les femmes plus jeunes sont, elles, plus susceptibles de prendre plus de poids pendant leur grossesse. Et les femmes plus âgées sont plus susceptibles de connaître les bienfaits de l’acide folique et d’en avoir pris avant de tomber enceintes, et seront moins nombreuses à fumer pendant leur grossesse.

Naissances multiples
Les naissances multiples sont associées à l’utilisation de technologies de procréation assistée (p. ex. inducteur d’ovulation et fécondation in vitro) contre l’infertilité. Bien que la majorité de ces bébés soient en bonne santé, plusieurs risques accompagnent une grossesse multiple. Les bébés de grossesses multiples (surtout de trois bébés ou plus) sont beaucoup plus à risque de naître prématurément et d’avoir un faible poids à la naissance. Selon l’âge de la mère et la méthode utilisée, de 18 % à 33 % des naissances résultant d’une technologie de procréation assistée seront des naissances multiples.

Problèmes de santé chez les nourrissons
La majorité des bébés du Canada naissent en bonne santé et se porteront bien tout au long de l’enfance. Pour les autres, un faible poids à la naissance et les anomalies congénitales sont des problèmes majeurs.

Un faible poids à la naissance (moins de 2 500 grammes) contribue aux maladies et aux décès infantiles et est associé à un taux plus élevé de problèmes de santé à long terme. Le faible poids des bébés à la naissance est un problème tenace au Canada. En effet, entre 2000-2002 et 2010 2012, la proportion de bébés avec un faible poids à la naissance est passée de 5,6 % à 6,1 %, un taux qui variait entre les provinces et les territoires.

Les enfants qui ont un faible poids à la naissance sont prématurés (moins de 37 semaines de gestation) ou petits pour leur âge gestationnel ou les deux. En 2014 2015, 7,8 % des bébés du Canada sont nés prématurés, un taux qui se maintenait depuis 2010-2011, mais qui variait entre les provinces et territoires. De 2006 à 2009, le taux de naissances prématurées augmentait en fonction de l’âge de la mère. Par ailleurs, la proportion de bébés petits pour leur âge gestationnel était plus élevée chez les mères plus jeunes (moins de 20 ans).

Les anomalies congénitales sont l’une des principales causes de problèmes de santé à la petite enfance. Si les plus courantes ne sont pas mortelles, les anomalies congénitales graves restent une cause importante de décès potentiel pour les enfants. En 2010, 11 441 enfants sont nés avec des anomalies congénitales, une diminution par rapport à 2001. Les mères plus âgées sont plus à risque d’accoucher d’enfants avec une anomalie congénitale. Même si elles sont en baisse, les cardiopathies congénitales sont les plus courantes au Canada : 1 bébé sur 100 à 150 en est atteint. Or, comme les diagnostics sont posés plus tôt et les traitements chirurgicaux ont évolué, les cas de décès et de maladies liés aux cardiopathies congénitales ont diminué. L’incidence des anomalies du tube neural ne cesse de diminuer depuis 1995, en grande partie grâce à l’adoption de politiques et à des initiatives de sensibilisation sur l’acide folique et son rôle de prévention. Le taux d’anomalies du tube neural varie entre les provinces et territoires.

Mortalité infantile
En 2012, le taux de mortalité infantile était de 4,8 pour 1 000 naissances vivantes. Cette année-là, 1 849 enfants de moins d’un an sont morts. Si ce taux de mortalité a diminué quelque peu depuis 2008, il continue de varier entre les provinces et territoires. La majorité des décès infantiles sont causés par des anomalies congénitales ou des maladies associées à une courte période de gestation et à un faible poids à la naissance. Le taux de mortalité infantile est plus élevé chez les familles vivant dans un quartier à faible revenu. Toutefois, à l’international, le Canada fait piètre figure en matière de mortalité infantile; il se classe au 30e rang des 35 pays membres de l’OCDE.

Le taux de mortalité périnatale (mortinaissances et décès néonatals précoces [avant le septième jour de vie]) est considéré comme un meilleur indicateur dans les pays ayant un faible taux de mortalité infantile. Les décès périnatals sont influencés par divers facteurs : l’âge de la mère, son état de santé, sa situation socioéconomique, la durée de gestation et le poids de l’enfant à la naissance. En 2011, le taux de mortalité périnatale – stable depuis 2007 – s’élevait à 6 pour 1 000 naissances : 49 % de ces décès étaient des mortinaissances et 51 % des décès néonatals précoces.

Chaque année, plusieurs bébés succombent au syndrome de la mort subite du nourrisson (SMSN), la 6e cause de décès infantile. Notons toutefois que le taux de mortalité attribuable au SMSN a diminué au cours des dernières décennies, possiblement grâce à divers facteurs : la diminution du tabagisme pendant la grossesse – un facteur de risque connu – et la pratique de plus en plus courante de faire dormir les bébés sur le dos et de les allaiter – deux facteurs de protection connus. Le taux de mortalité attribuable au SMSN varie beaucoup entre les provinces et territoires. Les bébés vivant dans les quartiers les plus pauvres ont le taux le plus élevé de décès causés par le SMSN.

Décès de jeunes enfants
Entre 2002 et 2012, le taux de mortalité chez les enfants de 1 à 4 ans du Canada est resté stable à 0,2 pour 1 000 enfants. En 2012, 263 enfants de 1 à 4 ans sont décédés. Les blessures non intentionnelles étaient la principale cause de décès, représentant 35 % des décès de ce groupe d’âge, suivies par les anomalies congénitales ou chromosomiques (25 %) et le cancer (13 %).

Hospitalisation des nourrissons et jeunes enfants
En 2013-2014, on a répertorié au Canada plus de 62 000 hospitalisations chez les nourrissons. Le taux d’hospitalisation variait entre les provinces et territoires. Or, on ne peut associer ces écarts qu’à la variation entre les taux de maladie. Il faut aussi tenir compte de facteurs comme les méthodes provinciales et territoriales de gestion des soins, la disponibilité et l’accessibilité des professionnels de la santé et les réalités démographiques provinciales. Les causes périnatales étaient la première cause d’hospitalisation et représentaient 30 % de toutes les hospitalisations chez les nourrissons. Venaient ensuite les maladies du système respiratoire (25 %) et les anomalies congénitales (9 %).

En 2013-2014, on a observé au Canada près de 56 000 hospitalisations chez les enfants de 1 à 4 ans. Le taux d’hospitalisation variait entre les provinces et les territoires. En 2009-2010, les maladies respiratoires étaient la première cause d’hospitalisation dans ce groupe d’âge, représentant 41 % des cas d’hospitalisation. Venaient ensuite les maladies infectieuses (13 %) et les blessures non intentionnelles (8 %).

Blessures
Les blessures sont la principale cause de décès chez les enfants de 1 à 4 ans et la 8e cause de décès chez les nourrissons. Elles sont la 8e cause d’hospitalisation pour les nourrissons et la 3e pour les jeunes enfants.

Entre 2009 et 2013, les collisions avec un véhicule étaient la première cause de décès par blessure non intentionnelle chez les enfants de 1 à 4 ans. Dans 60 % des cas, les enfants étaient piétons et dans 36 % des cas ils étaient occupants d’une voiture, d’un camion ou d’un autre véhicule (p. ex. VTT). La seconde cause de décès par blessure non intentionnelle chez les enfants de 1 à 4 ans était la noyade, puis la suffocation.

En 2014-2015, plus de 57 000 enfants de 0 à 4 ans se sont présentés à l’urgence à la suite d’une chute. Près du tiers de ces chutes ont eu lieu au domicile.

Plusieurs stratégies peuvent prévenir les décès par blessure chez les jeunes enfants. Il y a d’abord l’utilisation du dispositif de retenue d’enfant approprié dans les véhicules. Selon l’Enquête nationale canadienne 2010 sur l’utilisation des dispositifs de retenue d’enfant, 90 % des nourrissons, 82 % des enfants de 1 à 3 ans et seulement 32 % des enfants de 4 à 8 ans étaient installés dans un dispositif de retenue approprié. Ces pourcentages variaient toutefois entre les provinces et les territoires.

Problèmes de santé chez les jeunes enfants
Dans l’ensemble, les jeunes enfants du Canada sont en bonne santé, mais il y a tout de même quelques sujets de préoccupation. L’asthme est une affection qui se manifeste quand l’enfant est très jeune et, en 2006 2007, environ 7 % des enfants de moins de 6 ans souffraient d’asthme (cas diagnostiqués). Les garçons sont plus à risque que les filles d’en être atteints. L’asthme et d’autres maladies chroniques contribuent au taux d’incidence des maladies respiratoires, première cause d’hospitalisation chez les enfants d’âge préscolaire.

Malgré une faible prévalence, le cancer est la maladie grave qu’on observe le plus chez les enfants du Canada. Entre 2006 et 2012, le neuroblastome était le type de cancer le plus fréquent chez les nourrissons de moins de 1 an et la leucémie le type de cancer le plus courant chez les enfants de 1 à 4 ans. Si le taux de mortalité infantile associé au cancer diminue, le taux d’incidence, lui, augmente. … (à suivre)