Suivi du développement et dépistage – pratiques de dépistage à 18 mois au Canada, par province et territoire

Remarques :
QED : Questionnaire sur les étapes du développement; DDST : Test de Denver; NDDS : Nipissing District Developmental Screen; RBR : Relevé postnatal Rourke.

Tableau utilisé avec la permission de Guttmann, A., S. Gandhi, P. Li, L. Hanvey, M. Barwick, E. Cohen, S. Glazer, J. Reisman et M. Brownell. Primary Health Care Services for Children and Youth in Canada: Access, Quality and Structure, 2017, Santé des enfants au Canada : Un profil de l’ICSI. https://cichprofile.ca/module/3/, consulté le 25 juillet 2017. Cliquez ici pour connaître la méthodologie de collecte des données.

Cliquez ici pour connaître la méthodologie de collecte des données [en anglais seulement].

La meilleure façon d’assurer le suivi du développement et de dépister les problèmes n’est pas clairement définie. L’American Academy of Pediatrics (AAP) et la Société canadienne de pédiatrie recommandent un suivi d’usage du développement lors de chaque consultation en soins primaires, et dans ses lignes directrices, l’AAP recommande des tests de dépistage lors des visites à 9, 18 et 30 mois3.

La Société canadienne de pédiatrie préconise, lors du bilan de santé à 18 mois, un dépistage universel à l’aide d’outils structurés d’évaluation du développement. Elle recommande de surveiller l’état de santé des enfants au moyen d’un guide de surveillance fondé sur les données probantes, comme le Rourke Baby Record (RBR), et d’utiliser un outil de dépistage (les plus répandus sont le Nipissing District Developmental Screen, le QED et le PEDS:DM) pour discuter avec les parents du développement de leur enfant1.

Six provinces et territoires (l’Ontario, l’Île-du-Prince-Édouard, Terre-Neuve-et-Labrador, le Nunavut, le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest) prévoient, lors du bilan de santé à 18 mois ou dans le calendrier d’immunisation, un suivi ou un dépistage formel en matière de développement. On constate des différences en ce qui a trait à l’endroit où ce dépistage a lieu, aux professionnels de la santé qui le font et aux instruments qu’ils utilisent. Les autres provinces offrent des tests de dépistage ciblés ou opportunistes à 18 mois, mais utilisent rarement des outils officiels de dépistage. Seul l’Ontario fournit à ses médecins de soins primaires des fonds supplémentaires pour ces visites améliorées.

3American Academy of Pediatrics. Identifying Infants and Young Children With Developmental Disorders in the Medical Home: An Algorithm for Developmental Surveillance and Screening.  Énoncé de principes.   http://pediatrics.aappublications.org/content/pediatrics/118/1/405.full.pdf [en anglais seulement]

Signification

Des recherches démontrent qu’environ le tiers des enfants canadiens en âge d’aller à la maternelle ont des lacunes dans au moins une des cinq sphères du développement : physique, social, affectif, langagier/cognitif ou communicationnel1. Or, selon l’instrument relatif au développement des jeunes enfants (EDI), une évaluation qu’effectuent les professeurs de maternelle de la plupart des provinces et territoires, plus du quart des enfants canadiens sont « vulnérables ». Ce résultat laisse entendre que beaucoup d’enfants nécessitant de l’aide au développement passent sous le radar de l’EDI. Puisque certaines provinces et certains territoires ne prévoient pas de programme universel de dépistage dans le bilan de santé des enfants et des nourrissons, beaucoup d’enfants ayant des lacunes de développement ne sont pas identifiés. Les études suggèrent également que la seule impression des médecins ne suffit pas. En effet, 45 % des enfants ayant besoin d’une intervention rapide passeraient ainsi sous le radar2.

1Williams, R., J. Clinton, Société canadienne de pédiatrie. Bien faire ce qu’il faut à 18 mois : en appui au bilan de santé amélioré. Paediatrics and Child Health, 2011, 16(10):647-50.
2American Academy of Pediatrics. Eye examination in infants, children and young adults by pediatricians. Pediatrics, 2003, 111:902-7.