Santé et développement de la petite enfance : Caractéristiques du revenu et du marché du travail des familles – Résultats consolidés

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Le revenu est considéré par beaucoup comme le principal déterminant social de la santé. Les familles avec de jeunes enfants sont particulièrement à risque d’avoir un faible revenu et vulnérables à ses effets négatifs. Les enfants issus de familles à faible revenu sont, généralement, ceux qui courent le plus de risques. Ils éprouvent notamment des problèmes de santé et de comportement plus importants.

Bien que les familles canadiennes avec enfants aient vu leur revenu médian après impôt augmenter au cours des dernières années, toutes les familles n’ont pas connu la même progression. Les familles comptant un couple ont vu leur revenu augmenter de 6 %; chez les familles monoparentales dirigées par une femme, cette augmentation était proportionnellement beaucoup moins élevée (1 %). Les familles avec enfants de moins de six ans ont en fait un revenu médian inférieur à celui des familles avec enfants plus âgés. Et les familles monoparentales dirigées par une femme ayant de jeunes enfants ont un revenu considérablement inférieur à celui des familles comptant un couple, soit environ le tiers.

En 2014, environ 19,7 % de tous les enfants canadiens de moins de 6 ans vivaient dans la pauvreté – ou sous la mesure de faible revenu (MFR)*. Cette proportion variait de 13 % à 45 % entre les provinces et les territoires. La proportion de familles monoparentales vivant dans la pauvreté était nettement plus élevée. Six pour cent des familles canadiennes ayant des enfants de moins de 6 ans vivaient dans une pauvreté extrême** en 2010. Cette proportion était trois fois plus élevée pour les familles monoparentales.

Le Canada se classe dans les derniers à l’échelle internationale en ce qui concerne la pauvreté des enfants – soit au 24e rang parmi les pays développés et à 2,2 points de pourcentage sur un taux de pauvreté moyen de 11,1 % dans 34 pays.

La recherche démontre que les grandes disparités de richesse sont étroitement liées à la santé d’une population. Ainsi, en général, plus l’inégalité des revenus est grande dans un pays, moins sa population est en bonne santé. Plus l’inégalité des revenus est faible, meilleure est la santé de la population. Ceux qui ont les plus faibles revenus ont les pires résultats sur le plan de la santé, mais l’effet négatif de l’iniquité se fait ressentir chez tous les Canadiens. Comparativement à d’autres pays, le Canada a connu les plus fortes augmentations de l’inégalité des revenus depuis les années 1990 et 2000.

La proportion de femmes ayant de jeunes enfants qui sont sur le marché du travail a considérablement augmenté au cours des 40 dernières années, de sorte que la grande majorité des femmes ayant des enfants de moins de 6 ans est maintenant sur le marché du travail. En 2016, environ 73 % de toutes les femmes de plus de 15 ans dont le plus jeune enfant avait moins de 6 ans faisaient partie de la population active. Bien que des prestations de maternité soient offertes aux femmes et aux hommes au Canada dans le cadre de l’assurance-emploi (AE), un grand nombre de mères à faible revenu n’y sont pas admissibles. Malheureusement, de nombreux parents avec enfants qui vivent dans une situation de faible revenu ont des emplois précaires ou très incertains.

Le logement est un important déterminant de la santé et du bien-être. Bien que la majorité des jeunes enfants vivent dans un logement convenable, de nombreuses familles doivent consacrer une trop grande partie de leur revenu au logement. Beaucoup de ces familles vivent dans des logements froids, humides, infestés de moisissures, insalubres et surpeuplés. Autrement dit, de nombreuses familles vivent dans des conditions de logement inadéquates, inadaptées ou inabordables. L’un des termes utilisés pour décrire leur situation est « besoin impérieux de logement ». Les familles qui vivent dans un besoin impérieux de logement se trouvent souvent dans une situation précaire : la maladie ou la perte d’un emploi peut entraîner l’itinérance. En 2011, environ 13 % des ménages canadiens avaient un besoin impérieux de logement. En 2009, près de 10 000 enfants de moins de 16 ans ont séjourné dans des refuges d’urgence au Canada, et ce, en moyenne pendant plus de trois semaines.

L’accès à une alimentation adéquate est un déterminant important de la santé. Pour être en « sécurité alimentaire », les familles doivent avoir la certitude qu’elles ont et continueront d’avoir suffisamment d’argent pour acheter une quantité suffisante de nourriture nutritive pour nourrir tous leurs membres. Une proportion considérable (11 %) de tous les ménages ayant des enfants de moins de 6 ans vit avec l’insécurité alimentaire – une proportion plus élevée que pour l’ensemble de la population.

On peut faire une énorme différence en soutenant les familles à faible revenu. Les transferts gouvernementaux sont des investissements essentiels et efficaces qui réduisent et préviennent la pauvreté chez les enfants et les familles. Garantir le logement et la sécurité alimentaire, déterminants fondamentaux du sain développement des enfants, serait un premier petit pas dans cette direction.

* La catégorie de revenu peut être mesurée de différentes façons dans les enquêtes auprès des ménages. En ce qui a trait aux produits normalisés de l’Enquête nationale auprès des ménages, la ligne choisie est une mesure relative : la mesure de faible revenu après impôt (MFR-ApI). Pour cette mesure, le revenu utilisé est le revenu du ménage après impôt. Il n’y a aucune variante régionale à considérer quant aux différences des prix et du coût de la vie : tous les ménages admissibles au Canada sont assujettis à la même ligne ajustée pour la taille du ménage. Cette ligne est réglée à la moitié de la médiane du revenu rajusté après impôt des ménages. Pour tenir compte d’économies d’échelle potentielles, le revenu du ménage ayant plus d’un membre est divisé par la racine carrée de la taille du ménage. On considère que tous les membres du ménage partagent le revenu du ménage et on leur attribue la même catégorie de revenu.

** Vivant avec un revenu inférieur à la moitié de la mesure de faible revenu (MFR).