Prévalence de la carie de la petite enfance parmi les enfants des Premières Nations vivant dans les réserves, selon l’âge, Canada, 2002-2003 et 2008-2010.

Nota
*Les estimations de la prévalence des caries chez les enfants de 6 à 11 ans n’ont pas été rapportées dans l’Enquête régionale sur la santé des Premières Nations de 2002-2003.
Les caries de la petite enfance étaient auparavant appelées « caries du biberon ».

Source : Graphique créé par l’ICSI à l’aide de données adaptées du Rapport national sur les adultes, les adolescents et les enfants qui vivent dans les communautés des Premières Nations de l’Enquête régionale sur la santé des Premières Nations (ERS) 2008-2010, http://fnigc.ca/sites/default/files/docs/rhs_phase_2_2008_2010_fr_final_0.pdf – (consulté le 17 juillet 2017).

La carie de la petite enfance (CPE) se définit comme la présence d’une carie touchant une dent primaire chez un enfant de moins de six ans1. La CPE désigne donc, dans le jargon, une carie chez un enfant en bas âge (anciennement appelée « carie du biberon2 »).

Entre 2008 et 2010, la prévalence de la CPE chez les enfants des Premières Nations de 0 à 2 ans vivant sur les réserves était de 18,7 %. Elle s’élevait à 30,9 % chez les trois à cinq ans.

La prévalence de la CPE dans tous les groupes d’âge a connu une croissance entre 2002-2003 et 2008-2010 (sauf dans le groupe des 6 à 11 ans, dont la prévalence n’a pas été rapportée en 2002-2003).

Selon les données provenant de l’Enquête sur la santé buccodentaire des Inuits (2008-2009), plus de 85 % des enfants d’âge préscolaire avaient développé des caries dentaires, en moyenne sur 8,22 dents temporaires (dents de lait). La prévalence excède de loin les résultats mesurés chez les habitants du sud du Canada3.

De nombreuses études ont démontré que les enfants autochtones sont touchés par la CPE de façon disproportionnée4.

Pour de plus amples renseignements, consulter le feuillet de documentation sur les caries de la petite enfance, préparée par le Centre de collaboration nationale de la santé autochtone et le document de principes de la Société canadienne de pédiatrie sur la carie de la petite enfance dans les communautés autochtones.

1American Academy of Pediatric Dentistry, « Definition of early childhood caries (ECC) », Pediatric Dentistery 2005, vol. 27 no 7, (manuel de référence) :13.
http://www.aapd.org/media/policies_guidelines/p_eccclassifications.pdf – (consulté le 3 août 2017).
2J. D. Irvine, S. Holve, D. Krol, R. Schroth et le Comité de la santé des Premières nations, des Inuits et des Métis de la Société canadienne de pédiatrie. « La carie de la petite enfance dans les communautés autochtones », document de principes, (2016).
https://www.cps.ca/fr/documents/position/sante-buccodentaire-autochtones – (consulté le 30 août).
3Santé Canada, Enquête sur la santé buccodentaire des Inuits 2008-2009, 2011. http://www.hc-sc.gc.ca/fniah-spnia/alt_formats/pdf/pubs/promotion/_oral-bucco/oral-inuit-buccal-fra.pdf – (consulté le 10 août 2017).
4Centre de collaboration nationale de la santé autochtone, « La carie de la petite enfance », (2013). https://www.ccnsa-nccah.ca/docs/health/FS-ChildhoodToothDecay-FR.pdf— (consulté le 10 juillet 2017).

Signification

La carie dentaire, illustrée par la prévalence élevée de la carie de la petite enfance (CPE), est un problème de santé important chez les enfants autochtones. Les CPE peuvent avoir des effets indésirables sur la santé et modifier la mastication, l’alimentation et le sommeil, en raison de la douleur; limiter la croissance; entraîner des troubles d’élocution et d’estime de soi liés à l’apparence, ainsi qu’une malocclusion5. La CPE s’associe à d’autres maladies infectieuses, telles que les maladies respiratoires et l’otite moyenne aiguë, de même qu’à l’obésité chez les enfants de familles défavorisées, peut-être à cause de facteurs de risque partagés. On a rapporté des taux de CPE atteignant 86 %, chez les enfants des Premières Nations de trois à cinq ans6, et dépassant 90 % dans certaines collectivités autochtones5. Une CPE plus grave a également comme conséquence fréquente de nécessiter un traitement important sous anesthésie générale, des interventions souvent coûteuses pour les familles qui partent de communautés éloignées et n’ont peut-être pas accès à des soins de santé buccodentaires. Le traitement chirurgical de la CPE est une intervention courante chez les enfants autochtones et des études récentes indiquent également qu’un grand nombre d’enfants des Premières Nations ayant des caries dentaires ont besoin d’interventions dentaires répétées sous anesthésie générale5. Les facteurs de risques liés au CPE comprennent notamment la pauvreté, qui est courante chez les enfants des Premières Nations, l’utilisation prolongée du biberon ou de la tasse d’entraînement contenant des boissons sucrées et une forte fréquence quotidienne de collations sucrées. Étant donné la complexité et les coûts associés au traitement restaurateur ou chirurgical de la CPE dans les collectivités autochtones éloignées et le fait que les rechutes et les caries récurrentes y sont courantes, on ne pourra résoudre la maladie dentaire dans les communautés autochtones sans stratégies axées sur la prévention permettant non seulement de préserver une saine dentition, ce qui fait également ressortir l’importance du développement communautaire, en tenant compte des déterminants de la santé.
55 J. D. Irvine, S. Holve, D. Krol, R. Schroth et le Comité de la santé des Premières nations, des Inuits et des Métis de la Société canadienne de pédiatrie. « La carie de la petite enfance dans les communautés autochtones », document de principes, Paediatric Child Health, vol. 16, no 6, (2011), p. 358-64.
6Centre de gouvernance de l’information des Premières Nations, Rapport sur les conclusions de l’Enquête nationale sur la santé buccodentaire des Premières Nations, 2009-2010 – Rapport national. Ottawa (Ontario) : auteur.