Exposition aux toxines environnementales
Graphique créé par l’ICSI à l’aide d’une image de Shutterstock.
Les enfants ont une vulnérabilité accrue lorsqu’ils sont exposés à divers éléments, du fait de leurs caractéristiques physiologiques, de leur développement et de leur comportement. Leur exposition par unité de poids corporel est plus grande que celle des adultes – pour leur taille –, ils ingèrent plus de nourriture et de liquide et respirent plus d’air que les adultes. En raison de son développement physique, le corps des jeunes enfants est moins en mesure de gérer les toxines environnementales.
Les expositions, pendant cette période critique de leur développement, peuvent se traduire par des dommages irréversibles à la croissance du système nerveux, avoir une incidence sur les modèles de comportement émergents, entraîner un dysfonctionnement immunitaire et avoir de graves conséquences sur le système reproducteur.
Le comportement des jeunes enfants fait souvent en sorte que les enfants courent plus de risques que les adultes d’être exposés à des dangers environnementaux, en raison de leur comportement exploratoire, du fait qu’ils portent souvent la main à la bouche et qu’ils sont à proximité du sol – ce qui peut dans tous les cas donner lieu à un contact plus grand avec les sources de contamination1.
1Institut canadien de la santé infantile. La Santé des enfants et des jeunes du Canada : Un profil de l’ICSI, 2000, p.252.
1Assemblée des Premières Nations. (s.d.). La santé des enfants des Premières Nations et l’environnement. Ottawa (Ontario) : auteur. Document consulté le 12 octobre 2017, sur la page http://www.afn.ca/uploads/files/env/ns_-_children_and_environmental_health.pdf [version anglaise]
2J. Radha, J., Société canadienne de pédiatrie; Comité de la santé des Premières Nations, des Inuits et des Métis, « L’utilisation du tabac à des fins rituelles et le tabagisme chez les enfants et les adolescents autochtones du Canada », document de principes. Société canadienne de pédiatrie, juillet, (2017).
3Union of Ontario Indians, Anishinabek Health Secretariat, First Nation Children’s Environmental Health, Toronto (Ontario) : auteur, (2009).
4M.-A. S. Phare, « Denying the source: The crisis of First Nations water rights », Surrey, C.-B. : Rocky Mountain Books, (2009); J. Sandlos et A. Keeling, « Aboriginal communities, traditional knowledge, and the environmental legacies of extractive development in Canada », The Extractive Industries and Society, vol. 3, no 2, (2016), p. 278-787.
Signification
Les enfants autochtones courent un plus grand risque d’être exposés à des dangers environnementaux et de développer des maladies physiques et de connaître des problèmes de santé mentale1. Ils sont plus susceptibles de vivre dans des logements surpeuplés ou ayant besoin de réparations majeures, ce qui augmente leur vulnérabilité aux maladies des voies respiratoires, à la propagation de maladies infectieuses, comme la grippe et la tuberculose, aux blessures et au stress. Les enfants autochtones sont aussi plus susceptibles d’être exposés à la fumée du tabac in utero, ce qui augmente les risques de mortalité périnatale, de naissance prématurée, d’insuffisance pondérale à la naissance, d’anomalies congénitales, de syndrome de mort subite du nourrisson (SMSN), de problèmes de comportement et d’un faible rendement scolaire2. De plus, ils sont également plus susceptibles d’être exposés à la fumée secondaire, ce qui augmente leur susceptibilité aux otites de l’oreille moyenne, aux maladies des voies respiratoires, au SMSN, au cancer, à la méningococcie invasive infantile, aux déficits neurocognitifs et aux problèmes de comportement. L’adoption généralisée des aliments traditionnels, lesquels peuvent être contaminés par des métaux lourds, des pesticides et d’autres produits chimiques, augmente le risque de dommages au cerveau en développement des enfants autochtones, ce qui peut donner lieu à des problèmes de comportement, des déficits intellectuels, des difficultés d’apprentissage et des troubles de la vue et de l’ouïe3. Les peuples autochtones sont plus susceptibles de vivre dans des collectivités où l’eau est contaminée et où des avis concernant l’eau potable sont affichés, en raison du piètre état des systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement, et résident souvent dans des zones d’exploitation des ressources naturelles ou de projets industriels, ce qui augmente leur vulnérabilité à la contamination environnementale de la pollution et des déchets industriels4. Par conséquent, une meilleure compréhension des répercussions sur la santé découlant de l’exposition aux dangers environnementaux est nécessaire pour améliorer la santé des enfants autochtones.