Santé et développement de la petite enfance : Synthèse des services de santé
Les services de santé pour les parents et les jeunes enfants protègent la santé de ceux-ci et sont considérés comme un des déterminants de la santé. Toutes les facettes des soins sont importantes : les soins primaires et communautaires, les soins hospitaliers, les services de dépistage et les services spécialisés comme la génétique. Ils sont importants tout au long du développement, pendant la grossesse, l’accouchement, la période postnatale et la petite enfance. Beaucoup les considèrent comme des droits de la personne fondamentaux.
Les soins prénatals sont importants tant pour la mère que pour le bébé et sont plus efficaces si la mère y a recours tôt dans la grossesse (au premier trimestre) et à intervalle régulier jusqu’à l’accouchement. La qualité des soins (les soins reçus pendant une consultation) est tout aussi importante. La très grande majorité des mères canadiennes (95 %) ont eu leur première consultation au premier trimestre de grossesse. Seulement 5,1 % des femmes ont leur première visite prénatale après le premier trimestre (à 14 semaines et plus de grossesse). Toutefois, l’accès à des soins prénatals adaptés n’est pas équitable. Les femmes jeunes ayant un faible niveau de scolarité et un faible revenu sont plus susceptibles de commencer leur suivi prénatal plus tard. En moyenne, les Canadiennes bénéficient de 12,9 consultations prénatales par grossesse. Ce nombre varie peu selon l’âge de la mère, son niveau de scolarité et ses revenus.
Presque toutes les Canadiennes reçoivent les soins d’un professionnel de la santé pendant l’accouchement. La majorité des femmes (70 %) sont accompagnées par un obstétricien/gynécologue, 15 % par leur médecin de famille et environ 4 % par une sage-femme. Ces proportions varient d’une province et d’un territoire à l’autre.
Les femmes rentrent rapidement à la maison après un accouchement. Il est donc crucial que des soins appropriés aux nouvelles mamans et aux bébés soient offerts dans les communautés. Les hôpitaux, les centres de santé, le personnel infirmier de la santé publique et les fournisseurs de soins primaires peuvent tous offrir des services postnatals sous diverses formes : appels téléphoniques/répartition des appels, visites en clinique et visites à la maison. Au Canada, la majorité des femmes (93 %) font l’objet d’un suivi à la maison de la part d’un fournisseur de soins de santé après l’accouchement, un pourcentage qui varie entre les provinces et territoires. Tous les groupes de femmes ne bénéficient pas du même type de suivi postnatal. Les femmes qui accouchent de leur premier enfant et celles provenant de milieux plus aisés sont plus susceptibles de faire l’objet d’un suivi que les femmes qui n’en sont pas à leur première grossesse et celles ayant un faible revenu. Parmi tous les groupes d’âge, ce sont les mères adolescentes qui sont plus susceptibles de faire l’objet d’un suivi.
Dans l’ensemble, la plupart des femmes sont satisfaites des soins postnatals qu’elles reçoivent. Le taux de satisfaction chez les mères varie entre les provinces et territoires. Elles sont plus susceptibles d’être satisfaites des soins prodigués à leur bébé que des soins qu’elles-mêmes reçoivent.
Près de 13 % des femmes ont vu leur enfant être admis à l’unité de soins intensifs ou de soins spécialisés après la naissance, pourcentage qui varie d’une province et d’un territoire à l’autre. Les femmes ayant accouché par césarienne sont plus susceptibles de voir leur enfant être admis à l’unité de soins intensifs ou de soins spécialisés, tout comme les femmes plus jeunes. Le revenu n’a aucune incidence à cet égard.
L’immunisation est une mesure de santé publique importante qui prévient les maladies graves, les handicaps et les décès chez les enfants du Canada. L’immunisation a aussi fait ses preuves comme intervention rentable en santé. De plus, l’immunisation des enfants est une mesure de rendement clé quant à la qualité des soins primaires. Au Canada, divers programmes d’immunisation financés par l’État sont offerts pour la vaccination systématique des enfants contre plusieurs maladies selon un calendrier de vaccination qui diffère légèrement d’une province et d’un territoire à l’autre. Les normes nationales relatives aux rapports sur la couverture vaccinale au Canada ont été publiées en 2005, et beaucoup de provinces et territoires ne satisfont pas aux normes nationales de couverture vaccinale.
Dans les provinces, le médecin de famille est le principal fournisseur de soins primaires pour les nourrissons, les enfants et les adolescents. Ses responsabilités sont multiples : bilan de santé, immunisation, suivi et dépistage en matière de développement et gestion des maladies aiguës et chroniques. Les médecins de famille sont moins nombreux dans les régions rurales du Canada. Dans les territoires, ils sont principalement dans les capitales et se concentrent sur la gestion des maladies aiguës et chroniques, alors que le personnel infirmier communautaire ou de la santé publique assure la plupart des soins liés au bilan de santé. Les pédiatres offrent toute une gamme de services médicaux aux enfants en santé et aux enfants à risque élevé (maladie complexe ou chronique). Ils sont, en fonction de la province ou du territoire, fournisseurs de soins primaires ou consultants. Le personnel infirmier en santé publique et le personnel infirmier praticien peuvent aussi, dans certaines régions canadiennes, fournir des soins.
La majorité (84 %) des familles canadiennes avec un enfant de moins de 12 ans ont un médecin régulier. Ce pourcentage varie peu à travers le pays, à l’exception du Québec (66 %) et des territoires (40 %). Dans les territoires, le personnel infirmier est souvent le premier prestataire de soins primaires.
Il est estimé qu’environ 5 % à 10 % des enfants d’âge préscolaire auront des problèmes de vue qui pourraient affecter leur acuité visuelle ainsi que leur développement scolaire et social. Des lignes directrices recommandent un dépistage visuel pour tous les enfants de trois à cinq ans. Sept provinces et territoires canadiens offrent un programme public de dépistage visuel.
Une perte auditive à la naissance qui n’est pas détectée et traitée peut perturber considérablement le développement du nourrisson ou de l’enfant. Les nourrissons qui reçoivent rapidement un diagnostic et les bons traitements ont, en général, de meilleures aptitudes langagières, une meilleure adaptation sociale et de meilleurs résultats comportementaux que les enfants qui reçoivent un diagnostic tardif. Les données démontrent qu’un dépistage systématique des nouveau-nés est très efficace. Si toutes les provinces et tous les territoires offrent un programme de dépistage de la surdité, seulement cinq ont un programme universel, mis en œuvre dans son intégralité; les autres proposent des programmes partiels ou offrent les services de dépistage à des groupes particuliers.
Faire une évaluation/un dépistage en matière de développement peut aider à cerner rapidement les problèmes chez les jeunes enfants. La Société canadienne de pédiatrie préconise, lors du bilan de santé à 18 mois, un dépistage universel à l’aide d’outils structurés d’évaluation du développement. Six provinces et territoires prévoient, lors du bilan de santé à 18 mois ou dans le calendrier d’immunisation, un suivi ou un dépistage formel en matière de développement. On constate des différences en ce qui a trait à l’endroit où ce dépistage a lieu, aux professionnels de la santé qui le font et aux instruments qu’ils utilisent.
Beaucoup d’enfants canadiens souffrent de la carie de la petite enfance. Autrement dit, ils ont au moins une dent temporaire cariée, absente ou obturée pour cause de carie. Si 98 % des enfants de plus de deux ans sont plus susceptibles d’avoir consulté un dentiste que les enfants plus jeunes, les consultations dentaires chez les enfants de moins de six ans varient en fonction du revenu familial. Les jeunes enfants issus de familles à faible revenu sont moins susceptibles de consulter un dentiste. Il existe divers modes de financement des soins dentaires au Canada : les assurances d’une autre personne ou privées, les paiements directs ou les programmes subventionnés par l’État (non universels).
La chirurgie pour les caries de la petite enfance est la chirurgie d’un jour la plus fréquente chez les enfants canadiens d’âge préscolaire. On dénombre environ 12 chirurgies pour 1 000 enfants de 1 à 4 ans. Ce taux varie considérablement entre les provinces et territoires.
La génétique est une sphère complexe qui évolue rapidement. De nombreuses maladies génétiques requièrent des services de dépistage, de diagnostic et de soutien psychologique. Qu’il s’agisse d’un dépistage génétique ou d’un diagnostic, les parents et les enfants auront beaucoup de questions et nécessiteront des soins spécialisés et une aide adaptée. L’accès aux services génétiques (généticiens, conseillers en génétique et services génétiques en laboratoire) varie beaucoup à travers le pays.