Santé et développement à la petite enfance : Synthèse des résultats concernant les collectivités
C’est au sein d’une collectivité qu’un enfant vit, s’amuse, apprend et se développe. Les ressources communautaires sont les possibilités et les services auxquels ont accès les enfants et les jeunes dans leur collectivité, dont les programmes d’éducation à la petite enfance et les services de garde, les services aux enfants et aux familles, les activités récréatives et culturelles, les espaces verts, les parcs et les loisirs. Les collectivités peuvent fournir des milieux sécuritaires pour les jeunes enfants et leurs familles.
L’accès d’un enfant à la nature et à des espaces verts se rattache à de nombreux bienfaits sur son développement. La majorité de la population canadienne vit près de parcs ou d’espaces verts. Or, les familles à faible revenu sont moins susceptibles de vivre près d’un parc ou d’un espace vert que les familles aisées.
Il est largement admis qu’un enfant participant à des activités récréatives aura une meilleure santé physique et mentale, pourra acquérir de bonnes aptitudes psychosociales et aura une meilleure estime de lui-même. La majorité (60 %) des enfants de trois à cinq ans pratique régulièrement un sport ou une activité physique non organisée, près de la moitié pratique un sport avec entraîneur ou professeur, le tiers suit des cours de danse, de gymnastique ou d’arts martiaux et moins de 20 % font de la musique, de l’art ou une autre activité non sportive ou font partie d’un club ou d’un groupe. La participation à un sport organisé avec un entraîneur ou un professeur, à des cours de danse, de gymnastique ou d’arts martiaux et à des activités musicales, artistiques et autres activités non sportives a augmenté dans les dernières années.
Toutefois, notons que cette participation n’est pas égale chez tous les enfants. Les jeunes enfants qui appartiennent à une minorité visible, sont de récents immigrants ou viennent d’un milieu défavorisé sont moins susceptibles de pratiquer un sport organisé avec un entraîneur ou un professeur et de faire de la musique, de l’art ou toute autre activité non sportive.
Selon des études, il est profitable à tous les enfants de recevoir des services de garde et d’éducation à la petite enfance de grande qualité. Les experts en développement de la petite enfance sont d’accord pour dire que le Canada doit se doter d’un système de garde global et cohérent qui favorise le développement de l’enfant et épaule les parents pendant que ceux-ci travaillent, sont en formation ou étudient.
Plus de la moitié (54 %) des jeunes enfants (1 à 5 ans) dont les parents travaillent ou étudient sont confiés à des services de garde hors de la famille. Les enfants issus de milieux aisés, dont les parents ont un niveau de scolarité élevé et qui ne sont pas des immigrants sont plus susceptibles d’être confiés à des services de garde hors de la famille. Environ le tiers des enfants de moins de quatre ans fréquente une garderie en milieu familial, un autre tiers fréquente une garderie en établissement et un peu plus du quart (28 %) est en garderie privée. Ces chiffres varient d’un bout à l’autre du pays.
Les coûts des services de garde varient considérablement d’un endroit à l’autre et sont, en général, très élevés. Les coûts mensuels médians pour les bébés allaient de 164 $ dans certaines villes du Québec à 1 649 $ à Toronto.
Les exigences académiques pour le personnel travaillant dans un service de garde à temps plein diffèrent entre les provinces et territoires et, souvent, les exigences sont en deçà des normes reconnues. De plus, les enfants de moins de six ans qui fréquentent une garderie en établissement à temps plein se retrouvent dans des groupes de taille différente sous la supervision d’un nombre divers d’éducateurs en fonction de leur province ou territoire, une fois encore sans que les normes ne soient nécessairement respectées.
Au Canada, l’offre en services de garde ne répond toujours pas à la demande. Si le pourcentage d’enfants de moins de six ans bénéficiant d’une place, à temps plein ou partiel, dans une garderie en établissement réglementée a augmenté, il n’en reste pas moins que seulement 24 % des enfants de moins de six ans ont une place en garderie.
Les enfants et leurs familles s’attendent à ce que leur collectivité soit sécuritaire. Dans les collectivités canadiennes, le taux de criminalité, ainsi que la gravité des crimes, ne cessent de diminuer. Toutefois, le taux de criminalité et la gravité des crimes varient d’une province et d’un territoire à l’autre.
Peu (6 %) d’enfants de moins de six ans vivent dans un quartier qui, selon leurs parents, est peu sécuritaire. Ce chiffre varie à travers le pays. Et les enfants n’ont pas tous accès de façon équitable à des collectivités sécuritaires. Les enfants vivant en milieu rural et défavorisé sont plus à risque de vivre dans un quartier que leurs parents jugent dangereux.
Il est bien établi que le soutien social est un des grands facteurs touchant le bon développement d’un enfant et le bien-être des adultes. Les parents de seulement 11 % des enfants de moins de six affirment bénéficier de peu de soutien social. Par contre, les enfants en milieu urbain, de minorité visible, issus d’une immigration récente ou en milieu défavorisé risquent plus de vivre dans une collectivité avec peu de soutien social que les autres.