Maltraitance envers les enfants – enfants immigrants et réfugiés
Bien que la prévalence et l’incidence de la violence faite aux enfants immigrants et réfugiés au Canada ne soient pas bien connues, les données concernant la maltraitance faite aux enfants de minorités culturelles au Canada et aux États-Unis indiqueraient que certains de ces enfants sont disproportionnellement surreprésentés (et sous-représentés, selon les groupes) dans le domaine des services de protection de l’enfance1.
L’Étude canadienne sur l’incidence des signalements de cas de violence et de négligence envers les enfants réalisée en 2003 indiquait que les enfants de minorités culturelles de 0 à 15 ans étaient 1,8 fois plus à risque d’être surreprésentés au sein de la population recevant des services de protection de la jeunesse, tandis que les enfants de race blanche ou d’origine arabe étaient sous-représentés. Les enfants les plus représentés sont ceux des Premières Nations, de race noire, de l’Amérique latine ou d’origine asiatique (ce dernier groupe n’étant affecté que par la violence physique).2 Pourtant, aucune donnée n’a révélé que le taux de maltraitance envers les enfants était plus élevé au sein des familles d’immigrants. Les familles d’immigrants et de réfugiés pourraient être particulièrement vulnérables aux préjudices associés à la maltraitance en raison des interventions juridiques et institutionnelles découlant de résultats de dépistage faux positifs, des signalements excessifs de maltraitance ou du retrait non fondé d’enfants de leur famille.
1Pottie K, Greenaway C, Feightner J, Welch V, Swinkels H, Rashid M, Narasiah L, Kirmayer LJ, Ueffing E, MacDonald NE, Hassan G, McNally M, Khan K, Buhrmann R, Sheila Dunn S, Dominic A, McCarthy AE, Gagnon AJ, Rousseau C, Tugwell P, and coauthors of the Canadian Collaboration for Immigrant and Refugee Health. Evidence-based clinical guidelines for immigrants and refugees. CMAJ 2011; 183(12): E824 – E925.
2Trocmé N, Fallon B, MacLaurin B, et al. Étude canadienne sur l’incidence des signalements de case de violence et de négligence envers les enfants 2008 : Données principales. Ottawa (ON): Minister of Public Works and Government Services Canada; 2005. Cited in Pottie K, Greenaway C, Feightner J, Welch V, Swinkels H, Rashid M, Narasiah L, Kirmayer LJ, Ueffing E, MacDonald NE, Hassan G, McNally M, Khan K, Buhrmann R, Sheila Dunn S, Dominic A, McCarthy AE, Gagnon AJ, Rousseau C, Tugwell P, and co-auteurs de la Canadian Collaboration for Immigrant and Refugee Health. Evidence-based clinical guidelines for immigrants and refugees. CMAJ 2011; 183(12): E824 – E925
Signification
La prévention de la maltraitance faite aux enfants et de ses répercussions doit être une priorité pour tous les Canadiens. Les lignes directrices canadiennes visant la santé des immigrants qui traitent de maltraitance recommandent que les cliniciens ne procèdent pas au dépistage systématique de la violence chez les enfants immigrants et réfugiés. Elles recommandent plutôt qu’ils soient attentifs aux signes et symptômes de maltraitance lorsqu’ils examinent ces enfants sur le plan physique et mental, et qu’ils poussent l’exploration davantage en cas de doute raisonnable ou de confidences de la part de patients.3
Les lignes directrices recommandent en outre la mise en œuvre d’un programme de visites à domicile pendant les deux premières années de vie d’un enfant chez toutes les nouvelles mères — dont les nouvelles familles d’immigrants et de réfugiés — considérées « à risque », p. ex. les mères adolescentes, les mères sans partenaire et les femmes vivant dans l’isolement social, à statut socioéconomique modeste, vivant avec une maladie mentale ou ayant un problème de toxicomanie.
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